À l’occasion du Salon du Livre d’Histoire à Woippy, lors d’une de ses conférence, Thierry Lentz, enfant d’Hagondange, Directeur de la Fondation Napoléon à Paris, a eu la gentillesse de confier à notre présidente Sylvie Reich, un de ses manuscrits.
Il s’agit d’un nouveau témoignage remontant à son enfance : le passage d’un autre grand de ce siècle en notre petite ville : le général Charles de Gaulle.
Mais laissons la parole au spécialiste de l’histoire du 1er Empire, avec sans aucun doute, au fond de lui, un rapprochement profond sur la notoriété et la grandeur de deux grands hommes de l’histoire de France.
De Gaulle à Hagondange
La petite foule marchait à travers champs. On se pressait, en famille, vers le talus qu’on apercevait au loin. Dans moins de deux heures, on allait Le voir. Le journal était précis : Il passerait à trois heures et quart.
On allait Le voir. Peut-être même le toucher.
De Gaulle !
Il arrivait dans son uniforme kaki. Il était grand. Il avait sauvé la France, comme nous l’avait dit le maître (d’école) dans un cours de morale spécial. Il avait dit : « non », et nous le savions déjà, bien avant qu’un spectacle formidable le désigne justement comme « l’homme qui a dit non ». Mon grand-père, qui nous racontait souvent l’avoir bien connu (il avait même ciré ses bottes, nous disait-il, lorsqu’ils servaient ensemble sur la Ligne Maginot), ne l’appelait que le Grand Charles. Eh bien, aujourd’hui, le Grand Charles qui avait dit « non », passait par Hagondange !
Il allait donner vie à l’autoroute… et la foule (dont j’étais) allait à son tour toucher à l’Histoire du monde en côtoyant le héros mondial.
Oh, bien sûr, toute la ville n’était pas là. La municipalité s’abstenait de paraître à la communion nationale et communale. Comme d’habitude. « Il n’y a rien de bon à attendre des bolcheviques », avait conclu mon grand-père qui, à présent, allongeait le pas. Il ne voulait pas être en retard pour ses retrouvailles avec le Grand Charles.
On venait de traverser les petits ruisseaux puants qui coulaient au milieu des cultures. Leurs eaux était chaudes et noires, mélange de rejets des usines et d’égouts ici en plein air en plein air. À deux kilomètres de là, le tout se jetait en tourbillonnant dans le Canal des Mines de Fer de la Moselle.
Quelques enjambées encore, et la foule tricolore fut à pied d’œuvre au bord de l’autoroute. Visages familiers et respectés, les policiers de la ville, gantés de blanc, formaient un cordon distendu, bon enfant mais dissuasif. On ne badinait pas avec la République en ce temps-là, même si elle souriait souvent à ses enfants.
*
**
Ici, la République aurait pu compter ses enfants. Ils étaient presque tous là. Les bolcheviques boudaient, c’était leur rôle, aussi on ne leur en voulait pas. Mais il n’y avait pas que les rouges à être restés chez eux. En battant du pied la terre du talus, en rattrapant les enfants qui s’égayaient au risque de perdre leur place dans les premiers rangs, les républicains présents commentaient ce qu’ils avaient vu, tout à l’heure, en passant sur la grand'route. À un balcon, un alignement de pots de fleurs, devant des volets clos et, sur chaque pot, une feuille de papier à dessin avec une grosse lettre dessus. Le tout donnait : A.L.G.E.R.I.E. F.R.A.N.C.A.I.S.E..
Nous, les plus jeunes, nous n’avions rien compris. Mais les parents en parlaient. Quelques-uns grognaient : cette vieille histoire de l’Algérie s’était achevée l’année dernière et il ne servait à rien d’en discuter encore. Quelques autres admiraient cependant : il fallait tout de même avoir un certain cran pour afficher ainsi ses convictions à la face même du Général qui allait passer à moins de deux kilomètres de là.
*
**
Mais bien vite, on ne parla plus du balcon. D’ailleurs, en ces temps somme toute un peu troublés, comme les temps ont changé ! La police, même débonnaire et composée de visages familiers, vous fichait pour moins que ça. Et puis, ça n’était pas le jour ni l’heure. Il arrivait et il avait réglé pour de bon la question algérienne. L’Algérie, c’était loin. Mieux valait l’oublier.
Alors, tout à l’heure, on acclamerait de Gaulle, débout dans sa D.S., les bras décrivant un V parfait dans notre beau ciel bleu de Lorraine.
Il aurait dû passer ici depuis trois quarts d’heure. On commençait sérieusement à trouver le temps long. On prenait de moins en moins son mal en patience. Qui a dit que l’Histoire n’attend pas ?
Alors, on parlait de l’autoroute. De ce qu’elle allait changer dans notre vie quotidienne. On débattait sur ce qui avait été le plus important de l’ouverture du Prisunic en centre-ville ou de cette nouvelle voie, si rapide qu’on mettrait une demi-heure pour aller à Metz, à pas moins de seize kilomètres de Hagondange.
À condition bien sûr de posséder une auto.
Et tout cela, c’était grâce à de Gaulle, le Grand Charles qui allait le premier, c’était bien le moins, réaliser cet exploit des temps (enfin) modernes.
À propos de de Gaulle, il n’arrivait toujours pas. Sans doute était-il occupé à saluer la foule, à serrer généreusement des mains, quelque part entre Maizières-les-Metz et Talange. C’était tout lui, ça. Mondial et si près du peuple. Allez, il y en aurait pour tout le monde. Et si le Général avait décidé de saluer justement tout le monde, ce serait tout à l’heure nos mains que, paternel, il prendrait dans les siennes.
Il était quatre heures et demi lorsque le foule soudain se raidit. Il se passait quelque chose. Pointe de pieds et cou tendus. On entendait les vrombissements de motos. Et en effet, deux motards passèrent en trombe. Puis une D.S. noire. Puis d’autres motards et encore une demi-douzaine de D.S.. Comme on pouvait rouler vite sur la nouvelle autoroute !
Puis, plus rien.
Le général de Gaulle venait de passer à Hagondange. À 120 kilomètres à l’heure au moins. Nous n’avons jamais su dans quelle D.S. il se trouvait.
Ni si tante Yvonne était avec lui.
Thierry LENTZ
Cinquantenaire du passage du
Général de Gaulle à Hagondange.
Nous voici en présence d’un témoignage très intéressant quant à l’aspect historique de l’évènement. Il sera notre point de départ à une enquête plus approfondie afin de reconstituer le contexte historique de l’évènement.
Le sujet, quelque peu sensible vu la proximité temporelle du fait, fidèle et respectueux à notre charte déontologique de ne jamais entrer dans des considérations politiques, nous resterons concentrés uniquement sur le contexte historique de l’évènement.
Cet épisode se serait déroulé, d’après le petit garçon, à l’occasion de l’inauguration d’une portion de l’autoroute A31 allant de Metz vers Thionville.
Le 5 septembre 1963, il y eu une première tranche qui fut inaugurée qui s’arrêtait à la sortie « Talange-Hagondange ». Une autre section de cette nouvelle voie rapide devait voir le jour quelques mois après, le 07 décembre 1963 en rejoignant Richemont.
De Gaulle… Le Général pour certains, le Grand Charles pour d’autres, il est sûr que le destin du premier résistant a fait naître dans le cœur de nombre de ses contemporains, une émulsion patriotique sans pareille depuis Vercingétorix.
L’aura que dégageait le symbole de la résistance a fait déplacer des foules depuis la Libération, de même à son accession à la fonction de Président de la République en 1959.
En ce début de décennie des années 60, la popularité du général est à son paroxysme. À Hagondange aussi. Bien que cité ouvrière, avec donc des suffrages plutôt portés vers les idéologies soviétiques, énormément d’habitants avaient encore le souvenir des malheurs de la guerre. Quoiqu’il en soit des valeurs politiques de chacun, le Général était assurément le bras armé de la France libre et de sa liberté retrouvée.
D’autant qu’à Hagondange, il y eut dès les premières heures, des résistants, des prisonniers, des déportés et tant de Malgré-Nous ! Nos concitoyens s’en souvenaient et en étaient reconnaissants à de Gaulle.
Cette fidélité et cette considération n’étaient pas à sens unique, car l’homme de l’appel du 18 juin portait réellement notre région dans son cœur. Cette province perdue dont sa mère lui avait tendrement parlé sera un de ses lieux de combats durant la première guerre mondiale, puis à la seconde. Cette terre de souffrances portera encore longtemps les stigmates de la guerre et il y sera affecté lorsqu’il sera à la tête de son unité de cavalerie à Metz, de 1937 à 1939, au 507e régiment de char. (1)
Sa profonde estime envers « les gens de l’Est » s’explique par une similitude de caractère entre cet homme du nord et les Lorrains avec leurs particularités régionales d’hommes peu expansifs, voire presque froids, avec des notions de discipline, de courage, de pondération, de sérieux et surtout de fidélité.
Il retrouvait dans cette façon d’être des mineurs et ouvriers des usines, les traits de ses compatriotes de son nord natal.
Ainsi, de cet attachement réciproque émergera l’idée symbolique de la Croix de Lorraine comme insigne de la reconquête du territoire national, comme pour sacraliser définitivement cette inclination au « Marches de l’Est ».
Ainsi donc, l’homme qui a dit non, se sera déplacé 16 fois en Lorraine en un demi-siècle de combat, gouvernance et visites officielles et inaugurales. (2)
Le témoignage de Thierry Lentz nous recentre plus particulièrement sur notre cité, lors de l’inauguration de cette nouvelle voie autoroutière régionale, l’autoroute A31, enfin, d’après ses lointains souvenirs.
Ceci dit, ce n’était pas la première fois qu'il foulait le ban communal, deux ans auparavant, le 2 juillet 1961, en pleine « Affaire algérienne », le Général effectue un voyage officiel en Moselle. Venant de Metz, le cortège de motards entourant la Simca Présidence et de sa suite marquera quelques haltes en pays et communes amies. Après Woippy et Maizières-les-Metz où le grand homme sera acclamé et reçu par des officiels et la population, il continuera sa route pleine de gloire en direction de Thionville.
1961, Passage triomphal du Général De Gaulle à Maizières les Metz (Collection J-C Jacoby)
En quittant la commune, lui qui avait pour habitude de saluer la foule, debout dans la décapotable spécialement construite pour qu'il puisse se tenir debout dans les défilés, il se rassoira en arrivant aux limites du ban de Hagondange.
Article Républicain Lorrain , Archives départementales de la Moselle, 1961.
Le cortège traversera la ville lentement sur la route de Metz, sans marquer de halte, la municipalité communiste dirigée par M. Paul Lamm ayant refusé de recevoir le général. (2)
Énorme frustration pour nombres des nôtres, corroborée par divers témoignages de sympathisants gaullistes hagondangeois. (3)
Les conflits intérieurs sociopolitiques avaient-ils le droit de bouder un tel évènement ? Chacun a sa conscience, et l’histoire jugera …
Deux kilomètres plus loin, dans la commune voisine de Mondelange, le triomphe de de Gaulle reprendra dans une atmosphère patriotique et sympathisante.
Le Général De Gaulle reçu par le Maire de Maizières les Metz, Mr Gustave Barthélémy (Coll. JC Jacoby)
Faits corroborés par l’attentive préparation de l’équipe municipale mondelangeoise à l’évènement. En effet, d’après l’article du Républicain Lorrain du 2 juillet 1961, la municipalité de Mondelange invite la population à pavoiser de drapeaux tricolores les habitations de la route de Metz, et organise le déplacement des différentes sociétés participantes à la manifestation, tels que le Souvenir Français, les Sapeurs pompiers et les Anciens Combattants et Victimes de guerre.
Article Républicain Lorrain , Archives départementales de la Moselle, 1961.
Afin de recadrer l’instant historique, il faut se souvenir qu’en janvier 1961, avait eu lieu un référendum concernant l’autodétermination des populations algériennes et l’organisation des pouvoirs publics en Algérie. Le 8 janvier 1961, c’est un « Oui franc et massif » que les Lorrains offrent au Général.
À Hagondange, les suffrages sont : 3178 voix pour le Oui avec 1138 pour le Non. (2)
S’ensuivra un autre référendum en avril 1962 approuvant le cessez-le-feu en Algérie et les futurs accords d’Evian qui se concluront dans les urnes municipales avec un score écrasant de 4079 voix pour, contre 206 voix contre. (2)
Les Hagondangeois avaient exprimés leur désir de paix, de sérénité dans un monde nouveau en pleine expansion.
Ainsi, si nous pouvions faire une synthèse de ces évènements qu’étaient les passages du Général de Gaulle en notre commune, c’est sans vergogne que nous pourrions affirmer qu’il en résultait une véritable communion entre le général et la population locale. Hormis le petit « couac » des autorités municipales, il en restera dans les cœurs des témoins des faits, un souvenir impérissable qui passera les décennies pour nous arriver aujourd’hui, un demi-siècle après, en ce témoignage émouvant de ce jeune hagondangeois que fut Thierry Lentz.
Revenons au témoignage du petit Thierry Lentz, qui n'a rappelons-le que 5 ans au moment des faits, et essayons de comprendre la chronologie des évènements en engageant une enquête historique.
À la vue du récit, il s’en dégage une certaine amertume de ne pas avoir eu droit de voir le général, ni de lui serrer la main à l’occasion d’un de ces bains de foule qu’affectionnait le grand Homme. Ce regret fut amplifié par la vue de ce cortège officiel passé à vive allure sur ce tronçon d’autoroute tout fraîchement inauguré.
C’est bien normal, l’information que le garçonnet avait eu : « Le Général passe sur l’autoroute au niveau d’Hagondange pour une inauguration… », N’était pas totalement fausse, simplement mal ciblée. Le bambin avait sélectionné inconsciemment les mots « clefs » : de Gaulle, inauguration et Autoroute !
Il ne s’agissait pas du baptême du nouveau tronçon d’autoroute Metz – Richemont, mais d’une autre cérémonie de type et caractère plus européen.
Il y avait bien eu une inauguration de cette nouvelle portion d’autoroute Metz-Talange le 6 septembre 1963, cependant le Président Charles de Gaulle n’y a pas assisté. Le baptême de cette nouvelle voie rapide fut fait en présence de personnalités locales et préfectorales, avec un cortège de motocyclistes de la gendarmerie ouvrant officiellement la voie.
Mais de quoi parlait donc le petit Thierry ? Quelle méprise s’est infiltrée dans son esprit éclairé ?
La confusion n’était pas énorme, de Gaulle passait bien par Hagondange, il venait bien pour une inauguration, mais c’était à l’occasion de celle de la Moselle canalisée, le 26 mai 1964, par une belle journée de printemps.
Ce jour là, le Général de Gaulle se rend à Metz pour l'inauguration de la voie navigable, destiné à faciliter les échanges du coke de la Ruhr, du charbon sarrois et du minerai de fer lorrain et luxembourgeois.
Àl’occasion d'un toast, il prendra la parole à la Préfecture, au cours d'une réception donnée en l'honneur de la Grande-Duchesse de Luxembourg et du Président de la République fédérale d'Allemagne :
« C'est avec joie et avec honneur que nous recevons à Metz Son Altesse Royale Madame la Grande-Duchesse et Monseigneur le prince du Luxembourg, Son Excellence Monsieur le Président de la République fédérale d'Allemagne et Madame Luebke, ainsi que les personnalités qui les accompagnent.
L'inauguration d'aujourd'hui est, à coup sûr, importante pour nos trois pays. Par là même, elle l'est pour l'Europe, à laquelle l'aménagement de la Moselle peut apparaître comme une étape dans celui de ses communications modernes entre sa Mer du Nord et sa Méditerranée.
Je lève mon verre en votre honneur, Madame la Grande-Duchesse, en votre honneur, Monsieur le Président. »
Photo Républicain Lorrain , Archives départementales de la Moselle, 1961.
Après le déjeuner rapide, moins d’une heure, le cortège officiel se dirige par la nouvelle autoroute qui ne comprend qu’un tronçon de 18 kilomètres, (nous retrouvons la véritable distance entre Metz et Richemont), puis vers Apach par la nationale, point de départ à la véritable inauguration de la canalisation de la Moselle. Les trois chefs d’État seront acclamés tout au long du trajet de 50 km qui séparent Metz de la frontière triangulaire d’Apach. Le voyage qui aurait dû être fait en une trentaine de minutes, se trouvera souvent ralenti par la population en liesse et arrivera avec une vingtaine de minutes en retard. (2)
Ce sera à ce moment que les trois Chefs d’États qu’étaient, le général de Gaulle, le président Luebke pour la République Fédérale d’Allemagne et la grande Duchesse Charlotte du Luxembourg prendront place à bord de la péniche « Strasbourg » afin d’immortaliser cet acte symbolique et majeur dans l’histoire et l’avenir de cette zone des 3 frontières.
Ci-contre, la péniche le « Strasbourg » avec en proue du navire, les trois Chefs d'États et les trois drapeaux français, luxembourgeois et allemand.
En conclusion, il n’y aura jamais eu de visite du général de Gaulle proprement dite à Hagondange, uniquement deux passages furtifs :
Le premier durant une visite présidentielle en Lorraine avec un passage bien controversé route de Metz. Après avoir été acclamé à Woippy, Maizières-les-Metz et Talange, il marquera sa réprobation envers notre municipalité en traversant Hagondange, assis dans la voiture, laissant transpirer quand même un salut fraternel aux gaullistes hagondangeois, en parcourant la ville à petite allure.
Le second lors de l’inauguration de la Moselle canalisée d’Apach à Trèves, le général passera sur l’autoroute A31 au niveau de Hagondange, fait remémoré par Thierry Lentz. Les multiples DS officielles dont le narrateur nous aura fait part, auront été celles de de Gaulle, du Président Luebke de la RFA, celles de la Grande Duchesse Charlotte du Luxembourg et leurs suites.
*
**
Deux petites anecdotes sans rapport avec Hagondange pourraient être racontées puisqu’elles ont un petit rapport avec ces deux passages du Général à Hagondange.
La première s’avèrera être une véritable farce : lors de sa première visite officielle en Lorraine, en juillet 1961, mille personnalités de Metz et du département furent invitées à un cocktail en l’honneur du premier des français. En vérité, il s’agira d’un véritable canular puisque les autorités préfectorales n’ont jamais émis ce type de festivité.
Après s’être présentés aux portes de la préfecture de Metz, nombres de notables mosellans ont dû rebrousser chemin suite aux explications d’un des représentants de la préfecture. Leurs laissez-passer étaient des faux, et l’affaire était une véritable tromperie pour laquelle les services de police enquêteraient.
Un ou plusieurs plaisantins avaient réussi à mettre en émoi quelques dignitaires !
Article Républicain Lorrain , Archives départementales de la Moselle, 1961 .
La seconde se déroulera à Trèves lors de la cérémonie d’inauguration de la Moselle canalisée. Les services secrets allemands préviennent le Président Luebke qu’il pourrait y avoir une tentative d’attentat sur le parcours des trois autorités. De suite, le premier des Allemands veut faire intervenir la Luftwaffe, mais n’ayant pas l’autorisation de l’OTAN qui reste maître décisionnaire quant à tout mouvement de l’armée allemande, et ceci depuis la fin de la guerre, le Général de Gaulle prend l’initiative et ordonne à l’aviation française d’intervenir pour la protection des trois pouvoirs exécutifs.
Jean-François JACQUES
Sources :
(1) Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, Plon
(2) Paul Zing, De Gaulle en Lorraine, Histoire d’une fidélité, p18, p302, p389, p396.
(3) Témoignages Lucien Jacques, Suzy Maire et Jean-Claude Jacoby
(4) Archives Départementales de la Moselle, 779PRJ1961/7, 779PRJ1963/9